Depuis la suppression de la PACES en 2020, l’accès aux études de santé s’appuie principalement sur deux voies : le PASS (Parcours d’Accès Spécifique Santé) et la LAS (Licence avec Accès Santé). Ce système, pensé pour diversifier et ouvrir les filières, est aujourd’hui jugé complexe et inégalitaire.
Pourquoi ce système est remanié ?
Un constat : le dispositif actuel peine à être fluide pour les lycéens et leurs familles, et présente de fortes disparités entre universités. Le rapport de la Cour des comptes datant de décembre 2024 pointe notamment :
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trop de parcours différents, difficiles à comprendre.
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des inégalités territoriales fortes et une sélection jugée opaque.
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une filière pharmacie qui perd en attractivité : nombreuses places vacantes, sentiment de « plan B ».
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dans le même temps, la fin annoncée du numerus apertus (qui remplaçait le numerus clausus) : la suppression effective est prévue pour juin 2025.
Qu’est-ce qui est proposé ?
Pour simplifier, voici les grandes lignes de la réforme à venir :
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Création d’une voie unique d’accès aux filières santé (médecine, pharmacie, odontologie, maïeutique, kinésithérapie) avec une première année de licence à dominante « santé ».
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Admission expérimentale directe en 1ʳᵉ cycle de pharmacie via Parcoursup pour combler les places non pourvues.
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Lancement d’une vaste concertation nationale avec universités, associations étudiantes et professionnels de santé : communication officielle du ministère publiée le 20/10/2025.
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Cible officielle : entrée en vigueur pour la rentrée 2027 au plus tard (avec des expérimentations possibles dès 2026).
Quelles implications pour les lycéens et étudiants ?
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Il est essentiel de suivre l’évolution des modalités : les étudiants entrant en PASS/LAS dès 2025/2026 seront les premiers concernés par la transition.
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Avec la suppression du numerus apertus, les universités devront justifier leurs capacités d’accueil (encadrement, terrains de stage, locaux) mais sans plafonnement rigide.
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Pour les familles et futurs candidats : anticiper encore davantage son projet, bien choisir sa mineure (en PASS) ou sa licence (en LAS), réfléchir au projet professionnel dès le lycée.
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Pour les établissements : nécessaire adaptation des dispositifs d’accueil, de tutorat, et de suivi des étudiants pour éviter un effet « promotions surchargées ».
Pourquoi ce changement ?
La réforme vise à :
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rendre l’accès aux études de santé plus lisible et équitable sur l’ensemble du territoire.
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renforcer l’offre de soins en répondant à la crise des « déserts médicaux » via un pilotage national plus cohérent.
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simplifier les parcours pour les candidats, tout en préservant l’exigence académique nécessaire.
À retenir
Le système actuel PASS/LAS vit ses dernières années. Une nouvelle architecture se dessine, mais les détails restent à finaliser : modalités, volume de places, territoire, budget… Cela signifie que tous les acteurs sont en alerte : lycéens, familles, conseillers d’orientation.
En tant que consultante en orientation, je recommande : se tenir informé chaque trimestre, adapter l’accompagnement des jeunes en conséquence, et anticiper plutôt que subir.
✅ Mon conseil
Pour un lycéen ou un étudiant en entrée dans le supérieur : ne pas attendre que la réforme soit totalement actée pour faire son choix. Mieux vaut construire un projet robuste, avec une marge de manœuvre, plutôt qu’être surpris.
Et pour les parents : accompagner avec bienveillance, questionner avec curiosité, et s’appuyer sur des professionnels pour formaliser un plan d’action.
