Le bachelor agro : un nouveau diplôme pour former les professionnels de l'agronomie de demain
À partir de la rentrée 2026, un nouveau diplôme national fera son apparition dans le paysage de l’enseignement agricole : le bachelor agro. Pensé comme un parcours intermédiaire entre le BTSA et les écoles d’ingénieurs agronomes, ce cursus vise avant tout une insertion professionnelle rapide, tout en offrant des bases solides en sciences et techniques de l’agronomie. Dès 2027, il sera également accessible directement après le baccalauréat.
Répondre aux besoins des filières agricoles et agroalimentaires
La création de ce bachelor s’inscrit dans le cadre de la loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture, adoptée en mars 2025. L’objectif est clair : former davantage de diplômés dans les secteurs agricole et agroalimentaire, et surtout élever le niveau de qualification des futurs actifs.
Le texte prévoit en effet de renforcer l’ensemble des compétences nécessaires pour exercer dans ces domaines :
- gestion et entrepreneuriat,
- management,
- compétences numériques,
- approfondissement des techniques agronomiques et zootechniques,
- maîtrise des enjeux liés aux transitions environnementales, climatiques et au développement de l’agriculture biologique.
Un diplôme professionnalisant et évolutif
Le bachelor agro permettra d’accéder à des postes de responsable d’exploitation, d’encadrant ou encore d’assistant ingénieur agronome. À terme, deux voies d’accès seront possibles :
- en 1 an, après un diplôme bac +2 ;
- en 3 ans, après le bac, intégrant dans ce cas les deux années de BTSA comme parcours intermédiaire.
Le ministère ambitionne d’ouvrir 100 bachelors agro, répartis en 9 mentions différentes, d’ici 2030.
Ce qui ouvrira en 2026 : le bachelor en 1 an
Dès la rentrée 2026, seule la formule en un an sera proposée. Elle sera portée par des établissements d’enseignement technique agricole associés à des écoles d’enseignement supérieur co-accréditées. La liste officielle des formations devrait paraître en février 2026 ; les candidatures, elles, seront étudiées entre mars et août, sur dossier et entretien.
Six mentions seront disponibles dès cette première rentrée :
- alimentation et agroalimentaire durables,
- élevage et transitions,
- entreprendre, accompagner et manager en agriculture,
- génie agronomique et transitions,
- sciences et techniques de l’agronomie pour la formation,
- systèmes robotiques et numériques pour l’agriculture.
Il faudra attendre 2027 pour que la version en trois ans soit proposée sur Parcoursup, avec trois nouvelles mentions encore en finalisation :
- forêt et transitions,
- génie de la bioéconomie, de la décarbonation et de l’énergétique agricole,
- génie de l’eau en agriculture.
Des admissions encadrées et des parcours diversifiés
L’entrée dans ce bachelor sera sélective. Pour la formation en un an, les candidats devront être titulaires d’un diplôme bac +2, principalement un BTSA, un BTS ou un BTM. Les étudiants ayant validé une L2 ou une deuxième année de BUT en lien avec les domaines agricoles pourront également postuler.
Pour le cursus en trois ans, un quota minimum de bacheliers technologiques et professionnels sera instauré.
La dernière année ou l’année unique (selon la formule) comprendra :
- 600 heures d’enseignements,
- 12 à 16 semaines de stage en statut étudiant,
- ou des périodes en entreprise dans le cadre de l’apprentissage, alternées avec 17 à 18 semaines de cours.
Des mobilités internationales seront possibles, en stage comme en apprentissage.
Un tremplin vers les écoles d’ingénieurs
Bien que le bachelor agro prépare principalement à l’emploi, il ouvre aussi des perspectives de poursuite d’études. La Fédération FESIC, qui regroupe plusieurs écoles d’ingénieurs agronomes privées (UniLaSalle, ESA, Purpan, Isara, Junia, ESB), estime que ce nouveau diplôme contribuera à élargir le vivier des futurs ingénieurs agronomes.
