Devenir enseignant va bientôt évoluer une nouvelle fois.
À partir de la rentrée universitaire 2025-2026, les concours enseignants ne seront plus réservés aux étudiants en Master 2 (bac+5). Ils seront désormais accessibles dès la Licence 3 (bac+3).
Cette réforme, annoncée par le ministère de l’Éducation nationale, a un objectif clair : rendre le métier plus attractif, mieux préparer les futurs professeurs et répondre à la pénurie croissante d’enseignants.
En tant qu’ancienne enseignante pendant plus de dix ans, ce changement me touche particulièrement : il va redessiner les parcours vers ce métier essentiel.
Quels concours seront ouverts en L3 dès 2026 ?
Dès la session 2026, les étudiants de Licence 3 pourront s’inscrire aux concours suivants :
- CRPE : Professeur des écoles (primaire)
- CAPES : Professeur certifié (collège et lycée, matières générales)
- CAPET : Professeur de lycée technologique
- CAPLP : Professeur de lycée professionnel
- CAPEPS : Professeur d’EPS
- CPE : Conseiller principal d’éducation
Les inscriptions se feront dès l’automne 2025 sur la plateforme Cyclades, pour des épreuves programmées au printemps 2026.
Une préparation intégrée dès la licence
Dès la rentrée 2025, les universités intégreront des modules de préparation dans les licences disciplinaires :
- travail sur les connaissances écrites et orales,
- développement de compétences pédagogiques,
- renforcement des bases disciplinaires.
La nouvelle Licence préparatoire au professorat des écoles (LPE)
À partir de 2026, une licence pluridisciplinaire spécifique sera proposée : la Licence préparatoire au Professorat des Écoles (LPE).
Elle inclura :
- des enseignements en français, mathématiques, histoire-géographie, langues, EPS, etc.,
- des cours de pédagogie et valeurs de la République,
- au moins 10 semaines de stage en milieu scolaire.
Un avantage de taille : à partir de 2028, les titulaires d’une LPE pourront être dispensés des épreuves écrites d’admissibilité du CRPE.
Le master après concours : professionnalisation et rémunération
Réussir le concours ne marque pas la fin du parcours. Les lauréats intégreront un master professionnalisant en Inspé (public) ou en Isfec (privé) :
- M1 (élève fonctionnaire) : rémunération d’environ 1 400 € nets/mois + 12 semaines de stage.
- M2 (fonctionnaire stagiaire) : rémunération d’environ 1 800 € nets/mois + mi-temps devant élèves.
Ces masters associent formation académique, pratique professionnelle et rémunération progressive.
Les enjeux de la réforme
- Répondre à la pénurie : chaque année, des milliers de postes ne trouvent pas preneur.
- Rendre le métier plus attractif : concours plus tôt, rémunération dès le master, stages renforcés.
- Un pari à suivre : certains universitaires craignent un affaiblissement des connaissances disciplinaires et s’inquiètent du manque de moyens accordés aux universités.
Avant / Après la réforme
Étape |
Jusqu’en 2025 |
À partir de 2026 |
Accès au concours |
En M2 (bac+5) |
En L3 (bac+3) |
Préparation |
En master |
Modules dès la licence |
Formation post-concours |
Master MEEF |
Master professionnalisant (MEEF/M2E) rémunéré |
Rémunération |
Dès le M2 |
Dès le M1 puis M2 |
Parcours spécifique |
Aucun |
LPE dès 2026, dispense d’écrits dès 2028 |
En conclusion
L’ouverture des concours enseignants dès la Licence 3 représente un tournant majeur dans la formation des professeurs. Avec la LPE, un master professionnalisant rémunéré et une préparation plus précoce, l’État espère attirer davantage de candidats et stabiliser la profession.
Reste à voir si les universités disposeront des moyens nécessaires pour accompagner efficacement cette réforme.
Vous envisagez de devenir enseignant(e) ? Que ce soit dans le primaire, le secondaire ou le supérieur, je peux vous accompagner pour construire un parcours solide et serein.